Comment Depardieu et « Maigret » ne font qu'un chez Leconte

  • Dans « Maigret », le célèbre commissaire enquête sur la mort d’une jeune fille brutalement poignardée.
  • Gérard Depardieu apporte une densité et une émotion unique au personnage créé par Georges Simenon.
  • Patrice Leconte, qui revient à la réalisation après des années d’absence, est également le héros d’une bande dessinée qui sort en même temps que « Maigret ».

Le commissaire est de retour. Maigret de Patrice Leconte fait revenir le célèbre policier à l’imperméable et au chapeau (mais privé de pipe pour raison de santé) créé par Georges Simenon. Il enquête sur la mort d’une jeune fille brutalement assassinée qui fait écho avec son passé. Et c’est bouleversant.

« L’émotion est ce qui m’intéressait, confie Patrice Leconte à 20 Minutes. C’est une sorte de portrait de Depardieu. Personne d’autre n’aurait pu l’incarner. » L’acteur, plus imposant que jamais, laisse apparaître les failles d’un personnage fatigué qui se laisse toucher par une affaire brutale au point d’en perdre l’appétit.

Oublier Gérard, voir Depardieu

« Maigret est emblématique dans notre culture, un peu comme Sherlock Holmes ou Hercule Poirot. Il fait aussi partie de notre paysage français car il est ancré dans le réel et qu’il a le goût de l’humain », insiste Patrice Leconte. Il a pris de grande liberté avec La Jeune fille morte qu’il adapte en mettant l’accent sur le passé douloureux du commissaire. « Depardieu planait au-dessus de nous, bien que Jérôme Tonnerre et moi-même n’ayons pas, de prime abord, adapté le livre exprès pour lui, se souvient le réalisateur. Il s’est montré d’une disponibilité et d’un professionnalisme impeccable. Il est devenu Maigret. »

Le plus étonnant, c’est que le spectateur finit par oublier Gérard tout étant pleinement conscient qu’il regarde Depardieu. « Je pense que ce paradoxe est une force pour mon film. Ce qu’il lui apporte est éblouissant », insiste Patrice Leconte. Lorsqu’un protagoniste dit à Maigret « Quand on perd un enfant, on perd tout, il ne reste rien, rien que la nuit » et que le commissaire répond « Je sais, monsieur Caplan, je sais » le regard perdu, on souffre avec lui. Et on comprend qu’il apporte une aide paternelle et dépourvue d’ambiguïté à une jeune fille en perdition jouée par Jade Labeste. « Cette enquête va finalement lui redonner goût à la vie », souligne le cinéaste.

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Patrice Leconte a doublement réussi son retour après des années d’absence. Il est aussi devenu un héros de bande dessinée pour l’amusant et instructif Leconte fait son cinéma de Joub et Nicobi (éditions Aire libre/Dupuis) qui évoque notamment sur la préparation du tournage de Maigret. Deux bonnes façons de renouer avec un réalisateur qui était devenu trop rare sur nos écrans.

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