Alors qu’il est accusé de tentative d’agression sexuelle, Jean-Jacques Bourdin a été écarté de l’antenne de BFMTV et RMC. Et depuis son départ, les langues se délient pour dénoncer son comportement inapproprié, comme en témoigne Sidonie Bonnec.
Le silence est peu à peu brisé. Début janvier, une plainte a été déposée contre Jean-Jacques Bourdin pour tentative d’agression sexuelle par une ancienne collaboratrice. Dans son témoignage, la plaignante affirme que le journaliste de BFMTV et RMC a tenté de l’embrasser de force dans une piscine lors d’un voyage de presse en Corse, en 2013. Des accusations qui ont menées à l’ouverture d’une enquête, poussant définitivement l’antenne de BFMTV et de RMC à écarter temporairement le journaliste. Et depuis son départ, les langues se délient peu à peu pour témoigner de son comportement inapproprié à l’encontre de ses collègues.
Parmi les témoignages, celui de Fanny Agostini, qui a déposé la plainte qui vise actuellement Jean-Jacques Bourdin, et qui a longtemps gardé les faits pour elle "par peur de perdre son poste". "On m’avait dit qu’il fallait être très respectueux avec Bourdin, aller dans son sens, ne pas le heurter. Il pouvait faire et défaire des carrières", a-t-elle ainsi confié à Mediapart. Son témoignage lui, est soutenu auprès du média fondé par Edwy Plenel par celui de Sidonie Bonnec, qui rapporte avoir elle aussi été victime de comportements déplacés de la part de Jean-Jacques Bourdin, qu’elle a rencontré en 2010 sur le plateau de l’émission de Jean-Marc Morandini sur D8. Alors au début de sa carrière, elle se laisse tenter par une proposition d’emploi de la part du journaliste, qui assure que l’antenne de RMC cherche toujours à s’agrandir.
"Je ne me méfie pas, je suis enthousiaste, je fonce" se souvient-elle. Jean-Jacques Bourdin lui propose alors de tenir une revue de presse dans la matinale. Ils se retrouveront ensuite de nouveau pour un déjeuner et un dîner : "Je n’avais pas trouvé ça louche parce que c’était l’été, il travaillait le midi", confie-t-elle, précisant que ces deux repas étaient professionnels. "On débriefe, il me donne des conseils, on progresse, il est sympa, intéressant, vraiment pas déplacé", assure Sidonie Bonnec. Puis, à la rentrée, lors d’un nouveau déjeuner, il lui dit qu’il est important pour elle, comme elle est jeune, d’étoffer son réseau et il lui propose de l’accompagner à Calvi. "Il me dit que ça tombe bien, que le week-end prochain, il sera à un festival à Calvi, et que ce sera l’occasion de rencontrer des gens du métier", se remémore-t-elle.
"Il y a une piscine, n’oublie pas ton maillot de bain"
"Pas emballée" par la proposition de Jean-Jacques Bourdin, Sidonie Bonnec accepte finalement, tandis que le journaliste lui explique qu’elle sera logée à l’hôtel. "Tout était crédible, j’y allais les yeux fermés", confie-t-elle. Mais deux jours avant le départ, celui-ci l’appelle pour lui annoncer que l’hôtel est finalement plein, mais, qu’en plan de secours, il lui propos de venir séjourner dans la villa qu’il loue avec un ami, avant de lui glisser : "Il y a une piscine, n’oublie pas ton maillot de bain."
"Cette phrase m’a coupé les jambes. Soudain, ce n’était plus professionnel du tout. Je ne voyais pas mon futur patron me dire : ‘Prends ton maillot de bain’. Je me suis dit qu’on avait un énorme problème", assure-t-elle auprès de Mediapart. Elle en parle alors à son compagnon qui lui dit de ne pas y aller, que c’est "un plan foireux", "un traquenard". Finalement, l’animatrice de France 2 ira bien en Corse, mais avec son compagnon. "Évidemment, je n’ai jamais eu le job. Il s’agissait vraiment d’avoir un boulot. Pour moi, c’était sérieux. Et je n’ai jamais été dans la séduction, je suis quelqu’un de très droit", assure-t-elle, n’ayant par la suite plus de nouvelles de Jean-Jacques Bourdin.
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