Jean-Jacques Bourdin acculé : l’animatrice Sidonie Bonnec sort du silence et dénonce son comportement

Dans un article publié ce lundi 14 février, Mediapart revient sur les accusations d’agressions sexuelles portées contre Jean-Jacques Bourdin. S’il n’a pour l’heure pas été condamné, les témoignages recueillis par les reporters du média indépendant acculent le journaliste.

Cela fait trois semaines que Jean-Jacques Bourdin a disparu des ondes de BFMTV et RMC où il présentait la matinale. Un programme qu’il animait depuis 20 ans dont il a été écarté suite à la plainte déposée au début du mois de janvier par Fanny Agostini, qui travaillait avec lui sur la matinale d’RMC. Elle l’accuse de « tentative d’agression sexuelle ». Le journaliste conteste les faits qui lui sont reprochés. S’il bénéficie de la présomption d’innocence, une enquêté a été ouverte en interne par le groupe Altice, propriétaire de la radio et de la chaîne de télévision. Dans son enquête, l’équipe de Mediapart a recueilli le témoignage d’une autre journaliste : Sidonie Bonnec. En 2010, alors en début de carrière, elle rencontre Jean-Jacques Bourdin sur le plateau de l’émission de Jean-Marc Morandini. Elle lui parle de son désir de faire de la radio. Il lui propose d’en discuter autour d’un déjeuner. « Je ne me méfie pas, je suis enthousiaste, je fonce », explique-t-elle à Mediapart.

La star d’RMC lui propose alors de tenir une revue de presse. S’en suivra un autre déjeuner, puis un dîner. « Je n’avais pas trouvé ça louche parce que c’était l’été, il travaillait le midi. On débriefe, il me donne des conseils, on progresse, il est sympa, intéressant, vraiment pas déplacé » se remémore-t-elle. Arrive le mois de septembre et une nouvelle rencontre. Jean-Jacques Bourdin lui explique qu’il est important pour elle de se constituer un réseau et l’invite à un festival à Calvi, selon lui « l’occasion que je rencontre des gens du métier. » Si elle n’est « pas emballée », son envie de faire carrière en radio l’emporte. « Il me dit que je serai logée à l’hôtel avec les invités. Tout était crédible, j’y allais les yeux fermés. » Quelques jours plus tard, le journaliste l’appelle pour lui annoncer qu’elle logera finalement dans une villa avec lui et un ami, l’hôtel étant complet. L’histoire prend un tournant bien moins professionnel quand il précise : « Il y a une piscine, n’oublie pas ton maillot de bain. » C’est une désillusion pour la jeune femme qui ressent alors un profond malaise. « Je ne voyais pas mon futur patron me dire : “Prends ton maillot de bain”. Je me suis dit qu’on avait un énorme problème. »

Pas de week-end à Calvi, pas de travail

Elle en parle à son compagnon, dont Mediapart a aussi recueilli le témoignage. « Je lui ai dit : “C’est un plan foireux, n’y va pas.” Ce n’était pas un ami de 20 ans, c’était une rencontre professionnelle, c’était louche », explique-t-il. Sidonie Bonnec prévient alors Jean-Jacques Bourdin qu’elle est trop mal à l’aise pour accepter l’invitation, « Après cela, je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Évidemment, je n’ai jamais eu le job. Il s’agissait vraiment d’avoir un boulot. Pour moi, c’était sérieux. Et je n’ai jamais été dans la séduction, je suis quelqu’un de très droit. »

Article écrit en collaboration avec 6Medias.

Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE

Autour de

Source: Lire L’Article Complet