Carlos Ghosn revient sur son évasion rocambolesque du Japon : “Il n’y avait pas de place pour la crainte”

Ce dimanche 13 février dans Le Parisien, Carlos Ghosn est revenu sur son évasion du Japon en 2019. L’ex-patron de Renault a notamment livré les détails de son voyage en avion, dans une malle, jusqu’à Beyrouth.

Assigné à résidence à Beyrouth, au Liban, Carlos Ghosn est sorti du silence. Ce dimanche 13 février, dans les colonnes du Parisien, l’ex-patron de Renault s’est exprimée sur les circonstances de son évasion spectaculaire du Japon, fin décembre 2019. Sa fuite de l’aéroport de Kansaï, à Osaka, dans une malle d’un avion privé avait suscité une vive polémique en France. Le Franco-Libano-Brésilien de 67 ans risque une condamnation pour détournement de fonds du groupe Nissan et dissimulation de revenus. « Dans la soute, je n’ai pas eu peur de manquer d’oxygène, il faisait un peu froid, mais par rapport à ce que j’avais vécu, ce n’était pas ça qui allait m’inquiéter. J’étais tellement outré de la façon dont j’étais traité qu’il n’y avait pas de place pour la crainte », a affirmé l’homme d’affaires déchu.

Auprès du Parisien, Carlos Ghosn a livré quelques détails (connus) sur sa fuite en jet privé du Japon. « J’étais recroquevillé, dans l’obscurité. Mais à l’écoute, je savais à quelle phase du plan je me trouvais. Quand j’ai entendu le bruit du moteur de l’avion, je savais que j’étais déjà sur la piste », a-t-il raconté, évoquant une opération « très risquée ». Aidés par deux complices, l’ancien patron du fleuron français de l’automobile avait à l’époque fait le voyage déguisé dans une malle de musiciens, un peu plus d’un an après avoir été arrêté par la justice nippone. Incarcéré pendant six mois, il avait été libéré sous caution et assigné à résidence. Après un premier trajet de Tokyo à Osaka, Carlos Ghosn avait changé d’avion pour rejoindre Beyrouth.

Bruno Le Maire dans le viseur de Carlos Ghosn

Contrairement à ses complices, remis aux États-Unis, Carlos Ghosn a pu rester dans le pays car le Liban n’a pas de traité d’extradition avec le Japon. « J’ai pris la décision de m’échapper quelques semaines avant mon départ, en arrivant à la conclusion que je n’avais aucune chance d’obtenir un traitement équitable », a déclaré le natif de Porto Velho (Brésil) auprès du Parisien, niant avoir mûri ce plan de longue date. L’occasion pour l’ex-dirigeant parmi les mieux payés du monde de s’en prendre à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. Ce dernier se serait manifesté de la manière « la plus hostile », en ordonnant le contrôle fiscal. Et d’ajouter : « Les langues vont se délier avec le temps et nous saurons pourquoi la France m’a lâché ».

Article écrit avec la collaboration de 6Medias.

Crédits photos : Dar Al Mussawir / Panoramic / Bestimage

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